La cheville .
La Charente est aussi terre limousine et voici , avec l’aide precieuse de Jean Louis Quériaud, une page où musique , chanson , farce, et langue traditionnelle sont réunies . Tout d’abord la chanson « Lo tendilhon » dont vous pouvez suivre la traduction française , ensuite reportez vous en bas de page aux notes de J. L Quériaud et aux quelques remarques d’analogie du mot « cheville » dans les deux formes charentaises .
Ce chant traditionnel limousin est mis à disposition par le groupe Lo Gerbo Baudo sous licence Créative Commons BY-NC-ND Merci à tous ceux qui font cet effort de partage gracieux.
La Cheville
1-Là-bas dans cette lande, 2- La vieille qui l’habite, 3-Du lait qu’elle en tire, 4- Son chat qui la regardait, |
5-La vieille en colère, 6- Du poil qu’elle en tira, 7- Du poil qu’il lui resta, |
Tendilhon n.m. (prononcer : tindillou). En occitan limousin, -lh- (comme en portugais) se prononce -ill- .Cf. en français : bille. Diminutif de Tendilha n.f. Cheville qui réglait le déversoir de l’aplech ‘ charrue de bois, à un versoir ) .
Mais dans la chanson , le terme prend un tout autre sens . Quand à la fin d’un bons repas ( mariage , banquet…) le chanteur grimpe sur la table avec un couvercle de faitout à la main et une louche dont le manche est pris dans un torchon noué en 8 autour des jambes, les convives , par leurs rires, montrent qu’ils ont parfaitement compris de quoi il retourne, même s’ils n’entendent pas le Limousin. Sur les paroles « Leva lo tendilhon », en écartant les jambes , on fait relever la louche qui vient heurter le couvercle placé à peu près au niveau de la taille.
J’ai vu et entendu maintes fois interpréter ce chant dans diverses circonstances (repas, mariages, etc.).
Accessoires indispensables : Une serviette assez grande puisqu’on la noue en 8 autour des jambes, une louche avec manche recourbé, un couvercle de faitout.
JLQ
Entre 16 & 17 : Voyez l’image de la scène qui ne manque pas de piquant, dans l’ouvrage de JL Quériaud : Coutumes, contes et dictons de charente Limousine - CDDP de la Charente -1997. J.L Quériaud , enseignant à la retraite est une référence locale du parler d’oc , il est également président du groupe folklorique Lo Gerbo Baudo de Confolens dit aussi la gerba bauda en la forme occitane . Cette désignation est à rapprocher à celle de la » jharbaude » saintongeaise .
Faut il voir en le terme Saintongeais « tendille », le pendant (sans jeu de mot ! ) de cette fière « tendilha » ? Son sens technologique n’est pas exactement celui de cheville, mais il désigne le mécanisme complet tel qu’ expliqué pour le « tendilhon » par J.L Quériaud , sur notre charrue à manchons dans le sens un peu élargi de tendeur . Par extension « tendille » s’applique aujourd’hui à toutes formes de » Tendeur « .